solitude
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Like ou pas Like : quelle importance ?
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- Le 04/09/2016
- Dans Articles 2016
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Tamerai - Acrylique sur toile - 100x100 - 2016
Qu'il soit présent sur Facebook, Linkedin, Artquid, Instagram, Twitter ou un blog, le jeune artiste qui publie un article ou poste une image espère une réaction sous la forme de commentaire, de "like", de pouce levé, de "coup de cœur", de partage ou de nouvel abonnement. Il fut un temps où j'attendais le commentaire comme un amoureux attendait autrefois fébrilement le facteur.
Après mes premières publications sur Artblog (plateforme aujourd'hui disparue), je me souviens de mes déceptions de ne voir aucune réaction à mes articles alors que d'autres multipliaient les likes et commentaires avec une simple photo de chatons. Et puis je me suis rendu compte que 95% des commentaires étaient davantage une manifestation d'affection ou d'appartenance à un groupe et ne servaient qu'à dire "je suis là !", quelque soit la nature ou le contenu de la publication. Si j'avais peu de commentaires, au moins ne se limitaient-ils pas à un seul mot (super, bravo, bisou...) et me faisaient-ils découvrir un regard sur mon article. J'ai compris que n'avoir aucun commentaire ou "j'aime" ne signifie pas que le travail n'est pas bon.
Aujourd'hui, je ne suis plus, comme au début, affecté par l'absence de réaction à mes publications. Bien sûr, un commentaire ou un like restent des boosters mais ils sont surtout des indicateurs de pertinence qui m'amènent à chercher ce qui a suscité ou non l'intérêt.
C'est aussi une question de maturité. L'Art, c'est la vie, celle qu'on vit tous les jours. Quand on est "petit", enfant ou élève, on a besoin d'encouragements, de soutien. C'est un élément important du développement et de l'apprentissage de la confiance. Au fil des années, celle-ci vient (ou pas), on donne un sens à sa vie (ou pas), on devient autonome (ou pas), on (ré)agit au lieu de rester passif... Chacun devient mature à son rythme. Certains le sont à 15 ans, d'autres à 70 ans ou jamais...
Je ressens la même chose avec l'Art. Bébé artiste a besoin d'être stimulé, encouragé ; l'artiste mature, lui, sait qui il est et le sens de son action. Puis, avec l'apprentissage et l'acceptation de la solitude, il n'a plus (en tous cas il a moins) besoin de "likes" et de commentaires pour avoir une preuve de son existence. Après avoir compris son rapport à lui-même, il peut davantage se consacrer au rapport à l'autre.
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(Res)Sentant de solitude
- Par
- Le 14/07/2016
- Dans Articles 2016
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Onirik 1 - Acrylique sur carton toilé - 50x70 - 2016
Mes lectures m'amènent régulièrement à des passages ou citations de Carl Gustav Jung (1875-1961), médecin psychiatre suisse et penseur influent.
J'y reviens périodiquement pour mettre des mots sur ce que je ressens comme, aujourd'hui, la solitude de l'artiste. Je me souviens avoir perçu sa présence un jour de juillet 2012, prenant conscience qu'elle ferait désormais partie de ma vie mais pas sous la forme que j'imaginais et sans que je puisse définir précisément mon ressenti.
J'ai retrouvé dans un passage d'un livre de Jung ("Ma vie"), ce que j'en perçois :
"...je sais et dois mentionner des choses que les autres, à ce qu'il semble, ne connaissent pas ou ne veulent pas connaître. La solitude ne naît point de ce que l'on n'est pas entouré d'êtres, mais bien plus de ce que l'on ne peut leur communiquer les choses qui vous paraissent importantes, ou de ce que l'on trouve valables des pensées qui semblent improbables aux autres. ...Quand un homme en sait plus long que les autres, il devient solitaire. Mais la solitude n'est pas nécessairement en opposition à la communauté, car nul ne ressent plus profondément la communauté que le solitaire ; et la communauté ne fleurit que là où chacun se rappelle sa nature et ne s'identifie pas aux autres."
Le jeune artiste cherche des repères et ne peut compter que sur lui-même pour les trouver. Ses rencontres, ses réflexions sur ce qu'il vit lui apportent des références qui l'amèneront, peut-être, à de nouveaux repères. De par sa fonction, l'artiste dispose d'une collection unique de repères qui le rend identifiable et différent.
Les occasions de partage sur ce type de sujets sont rares et c'est presque une délivrance - et toujours une joie profonde - que de pouvoir les évoquer lors d'une conversation en sentant que l'autre sait, exactement, par quoi et par où passe votre réflexion. Dans ces moments là, on peut livrer en toute confiance une confession intime à un inconnu qui est tout sauf un étranger.
Je trouve que cette solitude, indispensable au développement de l'artiste mais parfois un peu lourde à porter, ressemble à la compagne évoquée par Georges Moustaki dans "Ma solitude".