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L'ancien blog comportant les articles d'octobre 2011 à juin 2014 n'est malheureusement plus accessible.

Je vais le reconstituer peu à peu sur le présent site.

  • Peindre d'instinct : réflexions

    Jumping scissor br

    Jumping scissor - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    Je me remémore régulièrement les principes de l'abstraction lyrique : primauté accordée à la vitesse d'exécution, pas de préexistence des formes, pas de préparation du geste, état second de concentration.

    Quid de l'instinct dans tout cela ? Je sens qu'il a sa place mais je me rends compte qu'il est difficile à mettre en œuvre. J'ai tellement été conditionné par la nécessité de la raison et le contrôle des émotions pour rester "dans le moule" que l'instinct est difficile à retrouver.

    Je le sens pourtant essentiel à ma démarche. L'instinct est le lien entre qui je suis et ce qui existe sur la toile. Ce que je ne peinds pas d'instinct est réfléchi et n'est donc plus sincère. Peut-être est-ce pour cela que j'ai du mal à parler de plaisir dans mon activité d'artiste-peintre. L'instinct et le plaisir peuvent-ils cohabiter dans la même action ? En posant cette question, j'ai l'impression de retourner dans mon cours de philo de terminale ou de me retrouver à l'épreuve du bac. La différence est qu'aujourd'hui, je dispose du temps et de l'expérience pour trouver des réponses.   

     

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  • Un Salon pour quoi faire...?

    Bloody tubeBloody tube - Acrylique sur toile - 60 x 60 - 2015

    En février dernier, j'ai posé ma candidature pour participer à la 15è édition du "Grand Salon d'Art Abordable" qui a lieu une ou deux fois par an à la Bellevilloise, Paris 20è. Le concept de cet évènement est de permettre à une cinquantaine d'artistes présents sur leur stand, de proposer pendant 3 jours des œuvres à un prix "raisonnable", dans une fourchette de 50 à 5000€. Cette manifestation a plutôt bonne presse, semble sérieuse avec un plateau artistique de qualité et une fréquentation importante.

    Fin mars, j'ai été contacté par l'organisateur du Salon qui m'apprit que j'étais sélectionné (youpiiii ! Rigolant) m'indiquant aussitôt après les conditions de participation (moins youpiii ! Déçu) : il fallait (selon mes souvenirs) sortir 450€  pour disposer de 3m linéaires d'exposition et 650€ pour 6 m linéaires.

    Ravi d'avoir été choisi, je me suis dit que c'était une belle occasion de rencontrer le public et d'autres artistes mais je me suis finalement ravisé eu égard au montant élevé de la participation pour 3 jours de présence et l'incertitude de réaliser des ventes.

    J'ai donc décliné l'invitation tout en réservant auprès de l'organisateur la possibilité de participer à l'édition suivante, expliquant que compte tenu des frais engagés, je profiterais de la 15è édition, qui avait lieu du 15 au 17 mai 2015, pour passer au Salon et identifier si l'investissement me paraissait opportun.

    Je m'y suis rendu ce dimanche matin et me suis rendu compte que tout était même mieux que je l'imaginais : la salle devait faire au moins 300m², la plupart des artistes avaient un box individuel de 6m² sur 2,50m de haut. Pas de cimaises, juste un mur blanc sur le quel on plante des clous pour accrocher les œuvres. Globalement, j'aime bien ce qui était présenté, principalement des peintures et des dessins, moitié figuratif, moitié art contemporain.

    Le public était plutôt familial. La répartition des visiteurs était inégale selon les boxes ; une artiste faisant de superbes lavis était très sollicitée pendant que 2 autres, juste en face, ayant un style plus moderne, semblaient bien seuls.

    J'ai échangé avec 2 artistes sur leur choix de ce Salon pour exposer, ce qu'ils en attendaient et leur bilan provisoire. De mes observations et conversations, je retire à quel point il sera important de sélectionner mes lieux d'exposition et de savoir précisément où je mettrai les pieds en fonction de mes objectifs. Est-ce un Salon pour vendre, pour me faire connaître du public, pour étoffer mon réseau artistique ? Selon le lieu, ma communication en amont sera ciblée, ma sélection d'œuvres exposées sera adaptée et mon discours  choisi, afin de maximiser le succès de l'entreprise et d'éviter la déception d'avoir investi sans résultat.

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  • Où exposer ?

    Aeolidia br 1Aeolidia - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    En 2015, je recherche des lieux d'exposition. J'en ai déjà trouvé 3 qui cumulent une durée d'environ 3 mois 1/2.

    J'ai contacté de nombreuses galeries et salons et commence à comprendre comment cela fonctionne.

    Je classerais les lieux d'exposition en 4 catégories :

    1. les Galeries gratuites : elles n'ont pas d'activité proprement commerciale et l'exposition d'œuvres sont le plus souvent un élément de notoriété et d'image. Les restaurants, entreprises ou commerces qui exposent dans leurs locaux sont le plus souvent dans cette catégorie, laissant l'artiste gérer la communication et les relations avec les éventuels clients

    2. les Galeries payantes : elles ont pignon sur rue et doivent être abordées avec prudence. Il y a celles qui croient au potentiel de l'artiste, qui vont promouvoir son travail en utilisant leur réseau et qui l'accompagneront pour l'aider à développer son activité et progresser dans sa démarche. D'autres sont moins actives, promettront monts et merveilles à l'artiste moyennant un coût et ne font ensuite aucun travail sérieux de promotion ? C'est de l'escroquerie pure et simple et ces entreprises sont à fuir

    3. les Salons et marchés : cela passe en général par la présentation d'un dossier avec biographie, CV, présentation de la démarche artistique et photos des œuvres que l'on compte exposer. Une première sélection fait parfois passer le dossier en Comité qui prononcera l'acceptation définitive. A partir de là, se pose la question financière, qui n'est pas toujours connue à la présentation du dossier. Cela peut représenter une somme modique (ex : 20€ pour 1 semaine d'expo dans un salon municipal en province) pour gérer les frais de dossiers, chaque artiste disposant d'une surface dédiée pour exposer. La somme peut être très importante pour des Salons comme celui de La Bastille (1764€ pour 6m² pendant 4 jours). Selon mon ressenti, plus la somme est importante, moins l'aspect artistique est pris en compte. A chacun de choisir son lieu d'exposition en fonction du bénéfice notoriété/visibilité/chiffre d'affaires qu'il compte en tirer

    4. les opportunités ponctuelles : ce sont tous les autres lieux possibles, procurés en ce qui me concerne par le réseau amical ou familial. L'artiste profite d'un évènement pour amener tout ou partie de sa production et exposer ses œuvres et sa démarche. Cela demande une organisation efficace car la mise en place et le remballage doivent être rapides, le transport simple et sécurisé pour ne pas abîmer les œuvres.

    J'ai à ce jour expérimenté les catégories 1 et 3. En 2015, sont planifiées une expo dans le cadre d'un restaurant (3 mois), un marché artisanal sur un WE et un salon d'une dizaine de jours en province. J'ai contacté plusieurs autres salons et galeries qui sont pour la plupart déjà bookés pour toute l'année 2015. Les appels de dossiers d'inscription sont fait 8 à 10 mois à l'avance, décembre et janvier étant la période charnière.

    Dans les prochains articles, je vous ferai partager les coulisses des expériences à venir.

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  • A quoi fonctionne mon moteur ?

    Spip mdr

    Spip mdr - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    La création, je m'en faisais tout un monde... J'imaginais le créateur hanté par son besoin de créer, tour à tour illuminé par son génie ou libéré après un travail de recherche épuisant.

    Je me demandais ce qu'il fallait (s)avoir pour créer. Certainement beaucoup de technique, un long apprentissage ou alors un don. En tous cas, ce n'était certainement pas pour moi.

    L'archétype du créateur talentueux était pour moi le musicien ; Paul Mc Cartney, Gordon Lightfoot ou James Taylor me tiraient des larmes d'émotion par l'harmonie de leurs mélodies, la beauté des arrangements, la perfection de leur jeu de guitare. Comment avaient-ils pu produire tant de beauté ?

    Récemment, j'ai vu un reportage sur l'association Souchon/Voulzy, ces 2 compères qui cheminent ensemble artistiquement depuis si longtemps. Ils se promenaient en forêt, tranquillement, observant la nature, devisant en marchant. Alain Souchon expliquait que ce retour à la nature leur était indispensable pour alimenter leur réservoir d'énergie créatrice. J'ai compris que leur "travail", c'est ça ! Pour créer le moment venu, il faut se mettre en situation de le faire, savoir comment on fonctionne et respecter son rythme. C'est en tout cas comme cela que je dois procéder en ce qui me concerne.

    Ce constat allait à l'encontre de tout ce que j'avais appris ; pour moi, se promener, c'était tout sauf travailler. Il aura fallu ce reportage pour m'ouvrir les yeux et me faire comprendre qu'une étape importante reste à franchir : identifier à quoi fonctionne mon moteur d'énergie. Il me faut pour cela sortir des schémas sur lesquels j'ai jusqu'ici élaboré intuitivement mon fonctionnement. J'y reviendrai peut-être, mais je saurai alors pourquoi.

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  • Avant opposés ; aujourd'hui unifié

    Serial swimmer brSerial swimmer - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

    Dans ma "vie d'avant", quand je travaillais en entreprise, le temps avait ses codes et ses rythmes. "Métro, boulot, dodo" avait du sens. Il y avait le temps du travail, celui du repos, celui du loisir.

    Il s'agissait d'optimiser le temps du travail dans l'espoir de maximiser celui du repos ou du plaisir. La semaine était opposée au week-end, les congés au temps de travail, la vie personnelle à la vie professionnelle, la famille au "boulot". J'essayais en permanence que l'un n'empiette pas sur l'autre : partir le plus tard possible du boulot sans risquer de rentrer trop tard à la maison, Arriver le plus tôt possible à l'entreprise pour tenter de partir plus tôt qu'à l'habitude sans culpabiliser...

    Le temps de repos, c'était celui de la solitude, de la tranquilité, quand personne n'attendait rien de moi. Il se limitait le plus souvent au sommeil, pas toujours réparateur car encombré des scories des autres temps.

    Ce qui a probablement le plus changé depuis que j'ai quitté le monde de l'entreprise est mon rapport au temps. Dans ma "nouvelle" vie, je ne lutte plus contre lui parce qu'il a retrouvé son unité. Je passe mon temps à observer, à questionner, à m'informer, à tenter de comprendre, à chercher ma place. Et lorsque je suis prêt à peindre, je peins.

    Quid alors du travail, des loisirs et du repos qui constitutaient un autrefois un tout, un ensemble qui rythmait ma vie ? Je m'aperçois qu'ils se fondent dans mon "temps d'existence". Si le travail tel que je le pratiquais n'existe plus, le repos lui aussi n'existe plus, tout comme les loisirs. La pression n'a plus sa place, mais... la décompression non plus, avec le relâchement ou la folie qui l'accompagnait. Les moments d'amusement sont rares, probablement parce que leur fonction libératrice n'a plus lieu d'être.

    J'étais loin d'imaginer ce nouveau rapport au temps et ses effets collatéreaux. Si l'absence de pression est appréciable, le fait d'être en alerte/observation permanente est parfois fatigant. Je ressens aujourd'hui un besoin de légèreté, de ne faire attention à rien, de me laisser porter par la vie qui coule... jusqu'à ce qu'une image, une couleur, une lumière, une harmonie me rappelle que l'art est partout et qu'il est devenu ma vie.

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  • La fascination du négatif

     

    Balrog brBalrog - Acrylique sur carton - 50 x 70 - 2015

    "Balrog" est une œuvre particulière. Comme tous mes gestes colorés, elle ne représente rien, ce qui est l'essence de l'abstraction, si ce n'est un monde intérieur sur lequel je n'ai pas de prise.

    Parmi mes créations colorées, il en est pour lesquelles j'ai de la tendresse, de l'affection. Certaines ne me parlent toujours après un an passées au mur et pourtant je les y laisse accrochées et d'autres sont remisées et ne seront jamais présentées. Je les garde juste à titre historique, ne serait-ce que pour me rappeler que ce que je fais ne me plaît pas toujours.

    Et puis il est des œuvres qui me fascinent. Non parce qu'elles sont plus belles que les autres mais parce qu'elles représentent pour moi une énigme. Mon entourage y est moins sensible. La lumière et les couleurs vives y sont souvent moins présentes. Elles sont moins accessibles et même potentiellement déstabilisantes. Quelque chose "touche" sans que l'on sache précisément pourquoi... ou peut-être ne veut-on pas se l'avouer parce qu'elles évoquent des sentiments ou notions négatifs : la peur, la violence, la colère, l'indifférence, l'intolérance, la difformité.

    Alors pourquoi avoir envie de regarder ces œuvres ? Qu'est-ce qui attire notre œil lorsqu'on passe à proximité ? Chacun a la réponse en soi mais n'est pas toujours capable de la faire émerger. Ce que l'on voit réveille en nous des sensations que l'on aime pas vivre et, pourtant, nous sommes comme aimantés, obligés de regarder, comme quand, enfant, le soir, il fallait absolument regarder sous son lit pour s'assurer qu'il n'y avait pas de monstre.

    Certaines œuvres nous permettent de faire le point sur "où on en est" vis à vis de ce que l'on ressent et de pourquoi on le ressent. Plus j'avance, mieux je comprends que la peinture est un miroir de notre vécu. Il suffit de s'observer en la regardant.

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  • Double détente

    EffusionEffusion - Acrylique sur papier spécial - 30 x 21 - 2015

    Etrange discussion que celle que j'ai eue voici quelques jours avec un artiste qui œuvre dans un domaine différent de la peinture.

    Ce soir-là, j'exposais dans le lieu de notre rencontre une vingtaine de geste colorés. J'avais également apporté quelques gouaches et aquarelles, me disant qu'elles pourraient peut-être intéresser les personnes de l'assemblée qui ne seraient pas sensibles à la peinture abstraite.

    Voyant la variété de ma production, mon interlocuteur a d'abord signifié son intérêt pour certaines toiles abstraites. Après avoir vu mes aquarelles sur Paris, il m'a fait part de sa satisfaction de constater que je savais dessiner. Pour lui, si un peintre ne sait pas dessiner correctement, sa production abstraite ne mérite pas d'être considérée de la même façon que s'il "sait", s'il a prouvé qu'il est "capable". Une double détente, en quelque sorte, le second coup ne pouvant partir que si le premier a été tiré.

    A la fierté que j'avais d'être considéré par cet artiste, venait se mêler une certaine confusion. Je pensais alors : "bienheureux celui qui peint des œuvres abstraites sans être passé par la case apprentissage". Cela signifie qu'il dispose d'une sensibilité immédiatement accessible, parce qu'elle n'a pas été déformée, enfouie comme la mienne a pu l'être sous des dictats culturels et sociaux concernant l'art et les artistes. Il m'a fallu beaucoup de temps pour la comprendre et pour y croire.

    Je comprends aussi que celui qui est fier d'une production et d'une reconnaissance obtenues à force de travail recherche chez celui qui revendique, explicitement ou non, faire partie de son monde, la preuve que la poursuite de l'excellence est inscrite dans son parcours.

    J'ai pris conscience, ce soir-là, que, pour moi, la technique doit être absente de ma posture créatrice. Si j'y pense, je ne serai pas dans la vérité. Cela remet encore un peu plus en cause l'idée que j'avais du travail du peintre. Chacun a la sienne, fruit de son histoire. En ce qui me concerne, lorsque je peins, je ne cherche plus à "faire"... juste à "être".

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  • Ange créateur et démon impatient : la bagarre !

    Bigger one

    L'ange créateur - Acrylique sur toile - 92 x 73 (F30) - 2015

    C'est le moment ou c'est pas le moment ??? La question me hante depuis plusieurs jours.

    J'ai compris mon fonctionnement de créateur : je dois sentir que "c'est maintenant" pour m'y mettre. Avant, je ne savais pas ce qui se passait, je m'inquiétais de ne pas avoir envie ni besoin de peindre. Depuis que je sais que c'est normal, j'attends de sentir "le" moment. Mais le fait d'attendre vient polluer négativement (pléonasme ?) ma posture. Je passe plus de temps à me dire "c'est pas maintenant" qu'à ne pas y penser et laisser l'envie grandir. Mon impatience refoulée ressurgit et me dit "vas-y quand même". En définitive, c'est la bagarre entre l'ange créateur et le démon impatient, le premier ne voulant pas gâcher l'énergie patiemment accumulée jusqu'ici et le second soufflant à l'oreille  : "si tu n'essayes pas tu ne sauras pas !".

    C'est comme avec un vin que le propriétaire pense prometteur et dont il n'a qu'une bouteille. A partir d'un certain temps de garde, le gourmet doit décider si c'est le bon moment pour l'ouvrir. Il est excité par l'idée de déguster/savoir et inquiet d'être déçu de l'avoir fait trop tôt.

    Je me rends compte que j'intellectualise beaucoup mon activité artistique. Je passe plus de temps à penser, lire, ressentir et m'imprégner de sensations qu'à travailler physiquement, concrètement, le geste et la couleur. Je me dis qu'aujourd'hui, créer est pour moi un aboutissement qui remet le compteur à zéro. A partir d'une création, une nouvelle période s'ouvre, qui durera une heure, une semaine, un mois, au cours de laquelle les expériences, les rencontres, les sensations alimenteront ma réflexion et feront grimper ma jauge énergétique jusqu'à un nouvel acte créateur.

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