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L'ancien blog comportant les articles d'octobre 2011 à juin 2014 n'est malheureusement plus accessible.

Je vais le reconstituer peu à peu sur le présent site.

  • Alors, ça t'inspire ?

     

    Cascade veneon br

    Cascades de glace du Vénéon - Saint Christophe en Oisans - 31 janvier 2015

    2 février 2015. Mes camarades et moi sommes entourés d'arbres croulant sous la neige et de parois rocheuses et glacées. Le ciel est bleu et la montagne est belle.

    "Alors, Denis, ça t'inspire ?" me lance une compagne de randonnée avec qui nous discutions peinture la veille. Tant de beauté ne peut qu'inspirer le peintre que l'on verrait bien rentrer chez lui après une si belle journée, se précipiter dans son atelier et mettre sur la toile les sensations et les images issues de ce qu'il a vu et ressenti.

    Pourtant non, ça ne m'inspire pas. Cette réponse, si iconoclaste soit-elle, est facile à faire car je me posais la question "Est-ce que tout cela m'inspire ?" quelques minutes avant qu'elle me soit lancée. Je me suis alors vu peindre une toile associant le bleu azur et le blanc, avec des formes évoquant les arêtes, les faces et le ciel. Il y a un an, je me serais dit qu'en rentrant, je tenterais de mettre ce que je ressens sur la toile.

    Aujourd'hui ce n'est plus le cas. La montagne ne m'inspire plus. Mieux que cela, elle me construit. C'est ici que mes idées s'éclaicissent, que je comprends qui je suis, que j'évalue mon rapport à l'engagement, à la douleur, à la peur, au courage, à la solidarité, à la confiance en soi et en l'autre, au dépassement de soi. La montagne est l'endroit où je regarde autour de moi et où je vois en moi.

    Ce que j'y vis se retrouve très probablement quelque part dans mon expression artistique mais ce n'est pas prémédité et en tous cas pas sous une forme reconnaissable.

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  • Expiration... Inspiration...

    Inca

    Inca - Acrylique sur carton toilé - 50 x 50 - 2015

     

    La fin de semaine a été exceptionnelle. Participer au 1er colloque interprofessionnel de Respirologie m'a permis de comprendre à quel point la respiration est au centre des relations entre le corps et l'esprit. Cependant, la plupart d'entre nous n'ont pas conscience d'effectuer cet acte pourtant exécuté des milliers de fois par jour.

    Des éducateurs, des thérapeutes, des soignants, des médecins, des coachs, des sportifs ont échangé expériences, connaissances et pratiques qui mettent en jeu la respiration avec pour objectif d'aider l'autre ou soi-même à acquérir plus d'aisance, de confiance, d'efficacité, de bien-être et de vitalité tant dans sa vie quotidienne que dans les circonstances exceptionnelles que la vie nous réserve parfois.

    Ma première découverte fut d'identifier que se concentrer sur sa respiration, sur la façon dont l'air entre et sort de notre corps et de nos poumons, est un puissant facteur de vigilance. Je l'ai expérimenté "en live" pendant le colloque, aux moments où je sentais mon attention faiblir.

    Dans mon activité artistique, respirer "en conscience" développera mes capacités d'observation, de perception et de concentration. Au moment de réaliser mes gestes colorés, mon inspiration dépendra de... mon expiration.

    Pour en savoir plus sur la Respirologie et faire connaissance avec celui qui met toute son énergie pour nous convaincre que "bien respirer pour mieux vivre" est un enjeu de santé publique, visitez le site www.respirologie-france.com.

     

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  • Cerner la posture

    Calligo

    Calligo - Acrylique sur toile - 55 x 46 - 2015

     

    Le catalogue de l'exposition Mathieu organisée à la FIAC 2014 par la Galerie Applicat-Prazan est une mine d'informations à propos de cet artiste dont je me sens de plus en plus proche dans la façon de travailler mes gestes colorés.

    En page 12 sont cités les 4 critères par lesquels Georges Mathieu définissait l'Abstraction Lyrique :

    1. Primauté accordée à la vitesse d'exécution
    "Je n'ai pas peint par manque de temps ou pour battre des records mais simplement parce qu'il ne fallait pas plus de temps pour faire ce que j'avais à faire et qu'au contraire un temps ralentissant les gestes, introduisant des doutes, aurait porté atteinte à la pureté des traits, à la cruauté des formes, à l'unité de l'œuvre"

    2. Aucune préexistence des formes
    "En supprimant les 3 références à la Nature, à une esthétique et à une esquisse, la peinture allait permettre une plus grande rapidité d'exécution"

    3. Absence de préméditation des gestes
    "Tous mes gestes s'enchaînent et je ne peux ni les expliquer ni les modérer. Il ont pour aboutissement une sorte d'écriture inspirée, réalisée sans aucune préméditation"

    4. Nécessité d'un état second de concentration
    "Je ne peux pas travailler quand je sais que j'ai huit mois pour faire quelque chose. C'est à la dernière minute que vient la concentration totale. Seule la concentration peut faire naître l'inédit, le sublime, l'émouvant, l'exceptionnel".

    Mathieu exprime beaucoup de choses que je ressens et me décomplexe. Ses mots m'aident à "digérer" que rapidité n'est pas synonyme de facilité. Comme Mathieu, je ressens un appel, une impulsion qui commande de passer à l'acte et ne se décrète pas, ne s'organise pas, ne se prépare pas. C'est dans cette sorte d'état d'urgence que naissent mes "Gestes colorés". Si je ne suis pas habité par cette sensation, la vitesse du geste sera trop lente ou empreinte de doute et là... le souffle se change en brise légère et l'émotion risque l'absence.

    Ainsi, au fil de l'expérience, je cerne la posture efficace, celle qui me permet de créer avec force et sincérité. Si je peinds moins souvent, je sais pourquoi et je l'accepte.

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  • C'est la première fois...

     

    ...et aussi la dernière que Cabu ne me fait pas rire. Sa disparition m'est insupportable.

    Le Grand Duduche, l'adjudant Kronenbourg et mon Beauf ont la lourde charge de sécher les larmes de mon infinie tristesse.

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  • D'une année à l'autre

    Carte de voeux 2015 denis

    Je vous souhaite une année 2015 inspirante et créative

    Je profite de la nouvelle année pour faire le point sur ce que j’ai vécu en 2014.

    Assurément, ce fut un bon cru : une cinquantaine d’œuvres, plutôt des aquarelles en début d’année et des gestes colorés ensuite. Le recueil « Paris vu de la Seine » en avril et 6 semaines d’expo en fin d’année. Quelques grands formats, un nouveau site internet et une plus grande visibilité sur les réseaux sociaux.

    En 2014, j’ai compris que c’est dans le geste coloré que je m’épanouis, même si je n’abandonne pas l’aquarelle et la copie. Les réactions des visiteurs de mon expo m’encouragent à poursuivre sur de plus grands formats. Si j’ai une certitude, c’est que 2015 sera pour moi l’année du grand format, 50 x 50 et plus.

    Je vais chercher des lieux d’exposition : galeries, salons, médiathèques, salles municipales…

    Peut-être aussi décliner ma production dans d’autres formats, sur d’autres supports. Vous pourrez suivre mes projets en visitant régulièrement le site.

    Je vous souhaite une très bonne année 2015 !

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  • Artiste et Travail : cela a-t-il un sens ?

     

    Depuis que j'ai décidé de développer ma fibre artistique, en octobre 2011, je me suis interrogé sur la notion de travail dans cette nouvelle activité.

    Je suis parti plein de bonnes intentions. Celle de 2012, citée dans mon article du 11 janvier de la même année, était "nulla dies sine linea", pas un jour sans une ligne. Je me suis rapidement rendu compte que j'en serais incapable et que ce n'étais pas la façon dont j'avais envie de vivre l'art. Je ne voulais pas m'astreindre à un exercice quotidien sous prétexte que c'est ce que faisait Picasso, Cézanne ou d'autres maîtres.

    En évoquant la notion de travail, Albert Jacquard tient des propos éclairants.

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  • Une belle fin d'année...

    Fourth-Avenue

    Georges Mathieu, "Fourth Avenue" - Huile sur toile - 152,4 x 152,4 - 1957
    source : www.fiac.com

    Il s’est passé de belles choses, cette semaine.

    D’abord le décrochage à la Galerie d'Aguesseau, mardi 16, après 6 semaines d'exposition. Deux visiteurs de dernière minute ont permis de prolonger le plaisir de la rencontre autour des gestes colorés. Nous avons procédé ensemble à la dépose dans une ambiance joyeuse. J’avais vu les gestes colorés des dizaines de fois dans cette galerie, derrière une vitrine où ils étaient bien mis en valeur. Pourtant, en les tenant en main à la lumière du jour, j’avais l’impression de les redécouvrir, encore plus colorés et lumineux.

    A la suite de l’article publié sur mon blog à propos de l’exposition « L’envolée lyrique », une amie s’est manifestée, me signalant que des œuvres de Georges Mathieu étaient exposées jusqu’au 20 décembre dans les 2 galeries parisiennes Applicat-Prazan, rue de Seine et avenue Matignon.

    Dans chacune d’elles, j’ai rencontré une personne délicate, charmante et passionnée avec qui j’ai évoqué mon parcours et ce qui m’amenait à la peinture de Mathieu. Les toiles de Georges Mathieu exposées avaient été présentées à la FIAC 2014 et un superbe catalogue format A3 me permet de prolonger l’émotion ressentie devant certaines œuvres, notamment « Fourth Avenue » (ci-dessus) et « Ksanti ».

    Dans le catalogue, j’ai trouvé des mots sur la façon dont Georges Mathieu concevait son travail de création. Je me sens décidément très proche de sa démarche.

    Je vais suivre de près la programmation de cette galerie dédiée aux Grands Peintres de l’École de Paris des années 50.

    Avec un dernier trimestre riche d'expériences et d'émotions artistiques, 2014 se termine en beauté.

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  • Les regrets de "L'envolée lyrique"

    L envolee lyrique paris 1945 1956

     

    J’ai acquis récemment un livre de peinture intitulé « L’envolée lyrique, Paris 1945-1956 ». On y trouve le catalogue commenté de l’exposition éponyme qui s’est tenue au Musée du Luxembourg en 2006.

    On y trouve des œuvres d’artistes connus du grand public comme Pierre Soulages et Nicolas de Stäel, et celles d’artistes moins célèbres mais dont l’œuvre, plus encore que les 2 premiers, me transporte et me touche : Georges Mathieu, Zao Wou-ki, Hans Hartung, Bazaine, Doucet, Riopelle, Schneider, Wols… Je ne sais plus où donner du regard dans ce monde de couleurs et de gestes. Je comprends, j’admire et je ressens le besoin physique de la rencontre, de vibrer en face des toiles.

    Si l’espoir peut être vain, les regrets le sont assurément. Pourtant, ne pas pouvoir vivre aujourd’hui l’évènement de cette exposition provoque en moi une sensation bizarre, qui ressemble à celle des mauvais choix, des erreurs bêtes et irrattrapables, des occasions ratées, de la frustration… Mais je n’y peux rien, puisqu’à l’époque je n’étais pas « né » à tout cela !

    Chaque œuvre du catalogue est accompagnée d’une citation dont deux me parlent particulièrement :

    -      Georges Mathieu : « Aucune image, aucune idée antérieure ne précède la seconde où je commence à peindre ; le premier geste peut être arbitraire. Il l’est le plus souvent. Mais le second est implacablement lié au premier (…) Je suis victime de mon premier geste. »

    -       Sam Francis : « Je crois que la valeur d’une action (d’une peinture) se trouve dans le domaine du non-intentionnel. Car les choses intentionnelles ont nécessairement une surface qui nous trahit, nous oblige et qui cache presque tout. »

    Si vous avez visité cette expo et si vous avez envie d’en partager des souvenirs, faites-moi signe, je suis preneur !

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